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Les Pays d’Europe Centrale et Orientale à vélo
17 février 2009

Un peu d'histoire pour comprendre la région.

Balkan

 Évolution territoriale des États des Balkans (1878 - 2006)


Interminable démantèlement de la Yougoslavie ...

Depuis le XIXe siècle, l’histoire de la Yougoslavie a été marquée par les divisions, l’éclatement, les guerres régionales et internationales. En 1815, seul le Monténégro devient une principauté indépendante, les autres provinces restant sous domination ottomane ou austro-hongroise. Avec les guerres balkaniques de 1912 et 1913 s’achève le démantèlement de l’Europe ottomane. Le démembrement de l’Empire austro-hongrois entraîne la création, en 1918, de nouveaux États, dont le Royaume des Serbes, des Slovènes et des Croates (Yougoslavie), qui comprend les deux royaumes de Serbie et du Monténégro, ainsi que des possessions de l’ex-Empire (Croatie, Bosnie-Herzégovine, Slovénie et Dalmatie). En 1945 est créé l’Etat fédéral yougoslave, composé de multiples nationalités, jusqu’à la guerre de 1991-1995, au « nettoyage ethnique » et à l’éclatement du pays.

1918

Évolution territoriale de la Yougoslavie de 1815 à 1818


... chronologie de 1980 à 2008
1980

Ex_Yougoslavie

La République fédérale socialiste de Yougoslavie (RFY) de 1946 à 1991, avant éclatement.

4 mai. Mort du maréchal Josip Broz Tito, président de la République populaire fédérative de Yougoslavie  (RFY) depuis 1953. La RFY est gouvernée par une présidence collégiale, assurée, à tour de rôle et pendant un an, par les représentants de chacune des six Républiques fédérées (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro et Macédoine) et des provinces autonomes inclue dans la Serbie (Voïvodine et Kosovo).

1981

Printemps. Des dizaines de milliers d’Albanais du Kosovo réclament le statut de République. Sanglante répression.

1987

Septembre. M. Slobodan Milosevic accède à la tête de la Ligue des communistes en Serbie et s’empare des thèmes nationalistes.

1989

1989

1er mars. Après une grève générale et de violents affrontements, Belgrade proclame l’état d’exception et envoie l’armée au Kosovo.

23 mars. Une réforme de la Constitution serbe limite le statut d’autonomie dont le Kosovo et la Voïvodine jouissaient depuis 1974.

6 décembre. M. Milosevic est élu par l’Assemblée à la présidence de la Serbie. Cette élection sera confirmée au suffrage universel le 9 décembre 1990.

1990

Mai. Franjo Tudjman remporte les élections en Croatie en menant sa campagne sur le thème de la réhabilitation de la nation croate. Les Serbes s'inquiètent, la Croatie compte 580 000 Serbes pour 4,76 millions habitants (soit 12 % de la population), dont 150 000 en Krajina, 200 000 en Slavonie, et le reste dans les grandes villes.

Avril-décembre. Premières élections libres dans les six Républiques. Victoire des partis d’opposition en Croatie et en Slovénie.

26 juin. L’Assemblée de Serbie suspend le gouvernement et le Parlement du Kosovo.

Septembre. Les Serbes de Krajina se prononcent par référendum sur l'autonomie de leur région ; des troubles éclatent dans la Lika autour de Knin et, en mai 1991, ils se propagent en Slavonie orientale. Des troubles ethniques éclatent en Bosnie.

1991

1991

28 février. Les Serbes de Krajina proclament la sécession d’avec la Croatie, dont le Parlement vient de proposer l’indépendance.

25 juin. La Croatie devient indépendante. Cette déclaration marque le début d'une guerre qui embrasera toute la Croatie (hormis l'Istrie) jusqu'en janvier 1992. Un tiers du territoire croate est occupé par les milices serbes, avec le soutien des chars de l'armée fédérale yougoslave, et toutes les villes importantes comme Dubrovnik, Split, Sibenik, Vukovar, villes essentiellement croates, sont bombardées. Concurremment, la Slovénie déclare aussi son indépendance. Deux jours plus tard, l’armée yougoslave pénètre le pays. Le 7 juillet, les accords de Brioni mettent fin aux combats. Les Serbes sont en fait peu préoccupés par le sort de cette République où leur communauté ne représente qu'une infime proportion de la population (2 %).

30 septembre. Proclamation d’une « République du Kosovo », après un référendum clandestin.

15 septembre. La Macédoine proclame son indépendance, approuvée à 95 % lors du référendum du 8 septembre.

15 octobre. A son tour mais partagée sur la question - les Serbes et les Musulmans y sont favorables, les Croates hésitent - la Bosnie-Herzégovine déclare son indépendance, qu’un référendum approuvera, le 29 février 1992, par 62,8 % des voix.

18 novembre. Chute de Vukovar (Croatie), après trois mois de siège serbe.

19 décembre. L’Allemagne reconnaît la Croatie et la Slovénie.

1992

1992

3 janvier. Après l'adoption du plan de l'Américain Cyrus Vance, un cessez-le-feu est signé et met provisoirement fin aux combats en Croatie.

12 janvier. Les onze autres États de la Communauté européenne reconnaissent la Slovénie et la Croatie.

21 février. Le Conseil de sécurité de l’ONU crée une force de 14 000 « casques bleus », baptisée Force de protection des Nations unies (Forpronu), destinée à se déployer dans les régions serbes de la Croatie.

1 mars. A la demande de la Communauté européenne, un nouveau referendum confirme l'indépendance de la Bosnie-Herzégovine.

6 avril. Les Douze reconnaissent la Bosnie-Herzégovine. Sarajevo est assiégée par les Serbes bosniaques et la guerre commence - trois mois plus tard, les Serbes contrôleront 70 % du territoire bosniaque.

7 avril. Les Etats-Unis reconnaissent la Slovénie, la Croatie et la Bosnie. Les Serbes ayant boycotté le referendum de mars, proclament une république serbe de Bosnie-Herzégovine dont Radovan Karadžic devient le président. Cette république n'est pas reconnue par la communauté internationale.

27 avril. La Yougoslavie ayant cessé d'exister, la Serbie et le Monténégro forment un nouvel État, la République fédérale de Yougoslavie. Milošević réélu à la présidence de la Serbie en 1992, dirige ce qui reste de la Fédération. Belgrade annonce alors qu'elle retire de Bosnie l'armée fédérale. Dans les faits, c'est le contraire qui se produit. Environ 80% des troupes, composées essentiellement de Bosno-Serbes, rejoignent les rangs de l'armée de la nouvelle République serbe de Bosnie, complétés par de nouveaux soldats recrutés par les milices en Serbie.

15 et 30 mai. Le Conseil de sécurité impose un triple embargo (commercial, pétrolier et aérien) à la Serbie et au Monténégro. Le 22 mai, la Croatie, la Slovénie et la Bosnie sont admises à l’ONU, dont la République fédérative yougoslave (RFY) sera exclue le 22 septembre.

24 mai. Election - déclarée illégale par Belgrade - de M. Ibrahim Rugova à la « présidence » du Kosovo.

1993

2 janvier. M. Cyrus Vance et Lord Owen, coprésidents de la Conférence permanente sur l’ex-Yougoslavie créée en septembre 1991, présentent un plan de découpage de la Bosnie- Herzégovine en dix provinces et de démilitarisation de Sarajevo. Ce projet est rejeté par les Serbes et les Musulmans.

22 février. Le Conseil de sécurité décide la création d’un Tribunal pénal international pour juger les responsables de violations graves du droit international humanitaire sur le territoire de l’ex-Yougoslavie depuis 1991.

6 mai. Le Conseil de sécurité crée six « zones de sécurité » - Sarajevo, Bihac, Tuzla, Zepa, Srebrenica et Gorazde - protégées par des « casques bleus ».

1994

9 février. Après la chute d’un obus de mortier, le 5, sur le marché de Sarajevo (66 morts), l’OTAN enjoint aux Serbes de retirer leurs armes lourdes à 20 km de Sarajevo sous peine de bombardements aériens.

1er mars. A Washington, Croates et Musulmans conviennent de constituer une Fédération croato-musulmane en Bosnie- Herzégovine, tandis que les Serbes poursuivent l’« épuration ethnique » au nord du pays.

5 juillet. Le Groupe de contact (Etats-Unis, Russie, Allemagne, France, Royaume-Uni) propose un nouveau plan attribuant 51 % du territoire aux Croates et aux Musulmans, et 49 % aux Serbes bosniaques, qui refusent, malgré les injonctions de Belgrade qui rompt avec eux.

1995

1995

Mai : L'armée croate s'empare de la Slavonie occidentale.

16 juin. Après la prise en otages de « casques bleus » par les Serbes de Bosnie, fin mai, le Conseil de sécurité crée la Force multinationale de réaction rapide (FRR) pour appuyer la Forpronu.

Juillet. Nouvelles offensives serbes contre les « zones de sécurité » : Srebrenica tombe le 11 juillet, et Zepa le 25.

Août. L’armée croate reprend la Krajina et appuie les forces croato-musulmanes dans leur reconquête du nord de la Bosnie. Ces opérations (avec celle de mai) jettent environ 300 000 Serbes sur les routes, vidant entièrement des régions où les Serbes étaient installés depuis des siècles. Cette attitude est perçue par les Serbes vivant hors de la RFY comme une véritable trahison de la part de Milosevic qui reste sans réaction.

29 août. Après le bombardement d’un marché de Sarajevo, l’artillerie et l’aviation occidentales s’attaquent aux positions serbes. Le lendemain, les Serbes de Bosnie mandatent M. Milosevic pour négocier en leur nom.

21 novembre. Réunis sur la base américaine de Dayton, les présidents serbe, croate et bosniaque signent un accord qui maintient la Bosnie-Herzégovine dans ses frontières internationalement reconnues, mais en entérine le partage ethnique en deux entités : la Republika Srpska (RS) et la Fédération croato-musulmane. Levée des sanctions contre la Serbie et le Monténégro.

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Le partage de Dayton

20 décembre. L’Implementation Force (IFOR) succède à la Forpronu.

1996

Février. L’Armée de libération du Kosovo (ALK, en albanais UCK) se manifeste pour la première fois en revendiquant une série d’attaques à la bombe.

19 mars. Sarajevo est réunifiée, mais vidée de ses habitants serbes.

14 septembre. Les partis nationalistes remportent les élections législatives en Bosnie-Herzégovine. Le Musulman Alija Izetbegovic (SDA) est élu à la tête de la présidence collégiale, avec le Serbe Momcilo Krajisnik (SDS) et le Croate Kresimir Zubak (HDZ).

3 octobre. Les présidents de Serbie et de Bosnie signent, à l’Elysée, un accord qui prévoit l’établissement de relations diplomatiques.

Novembre- décembre. L’annulation par le pouvoir serbe des élections municipales, remportées par l’opposition dans une quinzaine de villes, dont Belgrade, provoque une vague de puissantes manifestations populaires et d’affrontements avec les forces de répression.

16 décembre. L’OTAN donne l’ordre de déployer une nouvelle force en Bosnie, la Force de stabilisation (SFOR), avec la participation de la Bundeswehr.

1997

Janvier. Le recteur (serbe) de l’université de Pristina est sérieusement blessé lors d’une attaque à la voiture piégée, revendiquée par l’UCK.

28 février. Après de vives disputes sur le sort de la ville de Brcko, la RFY et la RS signent un accord établissant des « relations spéciales » qui enterrent la résolution sur le respect de la souveraineté de la Bosnie-Herzégovine.

Septembre. Des manifestations d’étudiants albanais sont réprimées par la police serbe au Kosovo.

13 et 14 septembre. Les élections municipales en Bosnie- Herzégovine marquent une nouvelle victoire des partis nationalistes.

1998

1998

Février-mars. Affrontements au Kosovo, dans la région de la Drenica. La police serbe et l’armée yougoslave provoquent la destruction de nombreux villages : 2 000 victimes et 250 000 réfugiés.

22 mars. Les Albanais du Kosovo votent massivement pour réélire leur « président » et leur Parlement.

26 mars. L’ultranationaliste Vojislav Seselj est nommé vice-premier ministre de la coalition au pouvoir à Belgrade.

7 avril. Le Parlement serbe rejette le projet de référendum sur une participation étrangère à la résolution de la crise au Kosovo.

Avril-août. Affrontements ininterrompus, au Kosovo, entre indépendantistes albanais et troupes yougoslaves.

15 mai. Rencontre entre M. Milosevic et M. Rugova, sous l’égide du médiateur américain Richard Holbrooke.

1er septembre. M. Milosevic se dit prêt à octroyer au Kosovo un certain degré d’autoadministration.

12 et 13 septembre. Elections en Bosnie. MM. Izetbegovic (Musulman), Zivko Radisic (Serbe, socialiste modéré) et Ante Jelavic (Croate) sont élus à la présidence tricéphale. L’ultranationaliste Nikola Poplasen est élu à la présidence de la Republika Srpska contre la modérée Biljana Plavsic.

23 septembre. Le Conseil de sécurité exige un cessez-le-feu au Kosovo, le retrait des forces serbes et l’ouverture de négociations directes.

13 octobre. Accord, à Belgrade, entre M. Milosevic et M. Holbrooke sur le retrait des forces serbes, l’arrêt des combats et le déploiement de 2 000 « vérificateurs » non armés de l’OSCE au Kosovo. Le 16, l’UCK rejette cet accord.

26 octobre. Retrait de 10 000 policiers serbes du Kosovo.

16 novembre. M. Rugova refuse d’entamer des pourparlers avec Belgrade.

Décembre. Reprise des affrontements entre l’UCK et les forces serbes.

1999

1999

6 février. Le Groupe de contact réunit à Rambouillet les représentants des autorités de Belgrade et des principales formations albanaises, y compris ceux de l’UCK. Cette dernière refuse de se satisfaire de l’autonomie proposée pour la province, et les Serbes écartent le déploiement d’une force internationale.

19 mars. Reprises à Paris, les négociations se soldent par un échec. L’UCK a certes fini par ratifier le document, mais pas Belgrade.

23 mars : Javier Solana, secrétaire général de l’OTAN donne l’ordre de « lancer des opérations aériennes en République fédérale de Yougoslavie », après l’échec d’une ultime tentative de négociation entre l’émissaire américain Richard Holbrooke auprès du M. Slobodan Milosevic. Les bombardements de la RFY commencent dès le lendemain.

25 mars : Nouvelle vague de bombardements aériens qui touche des cibles militaires en Serbie, au Monténégro et au Kosovo. L’intervention de l’OTAN provoque un premier afflux de 20 000 Albanais du Kosovo en Macédoine.

26 mars : Le HCR et le TPIY font état d’atrocités commises contre la population du Kosovo.

27 mai : Louise Arbour, procureur du TPIY rend public l’acte d’accusation inculpant pour « crimes contre l’humanité » et « violation des lois et coutumes de guerre » contre M. Milosevic et quatre autres dirigeants yougoslaves.

2-3 juin : MM. Ahtisaari et Tchernomyrdine présentent à M. Milosevic les exigences du G8 pour mettre un terme au conflit du Kosovo. Ce plan reprend les principaux objectifs des occidentaux concernant le déploiement d’une force internationale, le retrait des forces serbes et le retour des réfugiés. Le plan est accepté par le Parlement serbe réuni en session extraordinaire

9 juin. Accord militaire entre l’OTAN et l’état-major des forces yougoslaves : les Serbes ont onze jours pour quitter le Kosovo. Le lendemain, l’OTAN interrompt ses bombardements et, le 12 juin, la KFOR, mandatée par le Conseil de sécurité des Nations unies, pénètre au Kosovo. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, nomme Bernard Kouchner   administrateur de la paix civile au Kosovo.

10 juin. Avec sa résolution 1244, le Conseil de sécurité de l’ONU décide de « procéder sans tarder au déploiement rapide de présences internationales civile et de sécurité efficaces au Kosovo ». La mission des Nations unies, la Minuk, devra établir « une administration intérimaire dans le cadre de laquelle la population du Kosovo pourra jouir d’une autonomie substantielle au sein de la République fédérale de Yougoslavie ». La résolution ne fait pas allusion au référendum promis dans le texte de Rambouillet.
Adoption à Cologne du Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est, à l’initiative de l’UE, regroupant plus de 40 pays et organisations.

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Le Kosovo

21 juin. M. Ashim Thaci, premier ministre du « gouvernement provisoire » (autoproclamé), et le général britannique Mike Jackson, chef de la KFOR, signent un accord de démilitarisation de l’UCK.
L’Union européenne lance le processus de stabilisation et d’association (PSA) destiné à l’Albanie, à la Macédoine, à la Bosnie-Herzégovine, à la Croatie et à la RFY.

23 juillet. La découverte des corps de quatorze Serbes massacrés dans le village de Gracko confirme la gravité de la « contre-épuration ethnique » en cours. Si la plupart des 800 000 réfugiés kosovars albanais ont pu rentrer, quelque 200 000 Serbes et les Tziganes ont dû s’exiler.

3 septembre. Le Deutschmark devient la monnaie officielle au Kosovo.

3 novembre. Dans un rapport conjoint, le HCR et l’OSCE dénoncent le climat de violence et d’impunité dont sont victimes les non-Albanais - et même certains Albanais modérés. Ils dénombrent, en quatre mois, 348 meurtres, 116 enlèvements, 1070 actes de pillage et 1106 incendies criminels. Pour leur part, les enquêteurs du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) ont exhumé 2 108 corps de Kosovars albanais.

6 décembre. Dans un nouveau rapport, le HCR et l’OSCE dressent le terrible bilan des violations des droits de l’homme au Kosovo avant, pendant et après la campagne aérienne de l’OTAN.

15 décembre. La Minuk et les trois principaux partis albanais du Kosovo s’entendent pour constituer un Conseil de huit membres (quatre Kosovars et quatre représentants de la Minuk) qui, présidé par Bernard Kouchner, dirigera l’administration de la province et sur la création de 19 départements administratifs codirigés par des représentants politiques locaux et ceux de la Minuk. Les Serbes de Kosovo, qui n’ont pas signé l’accord, continuent leur politique de chaise vide.

2000

26 janvier. Fondation de l'UCPMP (Armée de libération de Presevo, Bujanovac et Medvedja) à Dobrosin dans le sud de la Serbie.

1er février. Après la mise en place de la Minuk, Ibrahim Rugova, ancien président des Albanais du Kosovo, dissout toutes les institutions de la "République du Kosovo" proclamée en 1991.

25 mai. La Croatie adhère au Partenariat pour la paix de l’OTAN.

7 juillet. En RFY, modification de la Constitution fédérale prévoyant l'élection du Président yougoslave au suffrage direct, ouvrant ainsi la voie à deux nouveaux mandats de quatre ans pour S. Milosevic.

24 septembre. Victoire à l’élection présidentielle de la république fédérale de Yougoslavie (RFY - Serbie et Monténégro) de Vojislav Kostunica, chef du Parti démocratique serbe, hostile à la politique du chef de la fédération et à celle des Occidentaux, nationaliste convaincu. Le bilan catastrophique de la décennie Milošević (guerres, présence sur le territoire de plusieurs centaines de milliers de réfugiés serbes de Croatie et de Bosnie-Herzégovine, risque d'indépendance du Kosovo et du Monténégro, embargo, chômage massif, manque chronique de capitaux etc.) et le sentiment anti-occidental de la population, encore traumatisée par les frappes aériennes de l'OTAN, explique sans doute cette victoire.

6 octobre. En RFY, le Parlement fédéral est pris d'assaut par la population. S. Milosevic reconnaît sa défaite et annonce qu'il quitte le pouvoir. Le 7, Vojislav Kostunica est officiellement investi des fonctions de Président fédéral.

26 octobre. La RFY intègre le Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est.

Novembre. Ce mois est marqué par la régularisation des relations du nouveau pouvoir avec les instances internationales : le 1er, la RFY est de nouveau admise comme État membre de l’ONU, (son siège était vacant depuis 1992) ; le 10, elle rejoint sa place à l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) - suspendu depuis 1992. Enfin, la RFY officialise la reprise de ses relations diplomatiques avec les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne et l’Allemagne.

24 novembre. Cinq pays des Balkans - Albanie, Bosnie, Croatie, Macédoine et RFY - sont invités au sommet de l’Union européenne de Zagreb (processus de rapprochement officialisé lors du sommet européen de Feira en juin 2000).La Slovénie n’est pas représentée car ses négociations d’adhésion à l’UE sont les plus avancées. Pour le Kosovo, c’est Bernard Kouchner qui prend part aux travaux.

23 décembre. Les démocrates remportent haut la main les élections législatives de Serbie.

2001

16 février. L’Armée de libération nationale de Macédoine (UCKM) - créée en janvier 2000 - sort de la clandestinité et commencent à occuper des villages albanophones aux frontières de la Macédoine, du Kosovo et de la Serbie

Mars. Les Etats-Unis conditionnent leur aide économique à la Yougoslavie à la « bonne volonté » de Belgrade de coopérer avec le TPI.

5 mars. La Macédoine mobilise ses réservistes de l’armée et de la police en raison de la situation dans le nord du pays où des combattants albanais contrôlent un village, Tanusevci, à la frontière avec le Kosovo.

1er avril. Le gouvernement serbe annonce l’arrestation de Slobodan Milosevic à son domicile de Belgrade et son emprisonnement pour abus de pouvoir et malversations financières.

9 avril. La Macédoine accède au statut de « candidat potentiel » à l’Union européenne avec la signature de l’accord de stabilisation et d’association (ASA) unissant la République de Macédoine à l’UE.

28 juin. Transfèrement de Slobodan Milosevic au Tribunal pénal international pour la Yougoslavie à la Haye, sur décision du gouvernement serbe mais malgré un véto de la Cour constitutionnelle. Cette mesure, saluée par les Occidentaux mais condamnée par la Russie, provoque une crise politique à Belgrade : le parti démocratique de Serbie (DSS) du président Kostunica qualifie cette décision « d’irresponsable », M.Kostunica affirmant de son côté que cette décision était «anticonstitutionnelle ». Le premier ministre fédéral, le monténégrin Zoran Zizic démissionne en expliquant que ce geste vise « à renforcer l’Etat fédéral et faire revenir (la Yougoslavie) dans le cadre de la légalité et du respect des libertés et des droits de l’Homme ».

29 juin. Lors de la conférence des donateurs pour la République fédérale de Yougoslavie, les 44 pays et la trentaine d’organisations internationales membres s’engagent à verser 1,28 milliards de dollars d’aide à la RFY (1,5 milliard d’euros).

13 août. Signature de l’accord d’Ohrid qui met un terme aux affrontements armés déclenchés en mars entre la guérilla albanaise et les forces macédoniennes.

22 août. Opération Essential Harvest de l’OTAN en Macédoine afin de désarmer les rebelles albanais.

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La macédoine

17 novembre. Elections législatives au Kosovo : victoire de la Ligue démocratique, le Parti d'Ibrahim Rugova.

2002

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14 mars. Pour assurer la cohésion de la fédération et mettre un frein aux aspirations indépendantistes du Monténégro et du Kosovo, dont la séparation d'avec la Serbie dans l'entité yougoslave risquerait de déstabiliser encore la région des Balkans, les dirigeants serbes et monténégrins, en présence du représentant de l'Union européenne Javier Solana, signent un accord de principe (ratifié par le Parlement fédéral le 31 mai 2002) sur la formation d'un nouvel État fédéral Serbie et Monténégro. Ce nouvel État, qui succède à la République fédérale de Yougoslavie (RFY), est prévu pour une période d'au moins trois ans, au terme desquels «les États membres auront le droit de recourir à des procédures institutionnelles   pour changer le statut de l'État, c'est-à-dire pour se retirer de l'union ». Il demeure un État unitaire composé de deux entités, est doté d'un Parlement unicaméral qui élit le président, d'un conseil des ministres, d'une cour de justice et d'une armée.

21 octobre. Élections législatives au Monténégro et victoire de la coalition du Président Milo Djukanovic.

26 novembre. Nomination du Président Milo Djukanovic au poste du Premier ministre au lendemain de sa démission de la présidence.

29 décembre. Natasa Micic devient Présidente par interim de la République de Serbie, les élections présidentielles organisées en septembre, octobre et décembre ayant été invalidées pour cause de participation inférieure à 50 %.

2003

1er janvier. La mission de police de l’Union européenne (MPUE) en Bosnie-Herzégovine assure la relève du groupe international de police des Nations unies.

27 et 28 janvier. Adoption de la Charte constitutionnelle et de la loi sur son application par les Parlements de Serbie et du Monténégro.

4 février. Proclamation de la République de Serbie-et-Monténégro et départ de Vojislav Kostunica du poste de Président yougoslave.

7 février. Lettre du Premier ministre serbe Zoran Djindjic adressée aux représentants permanents des membres du Conseil de sécurité de l'ONU à propos des évolutions récentes dans la province du Kosovo. Elle rappelle que la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU stipule une autonomie substantielle de la province, la souveraineté de la RFY sur tout le territoire le retour des réfugiés et des personnes déplacées ainsi que le retour d'un certain nombre du personnel de sécurité yougoslave et serbe. 

8 mars. Élection de Svetozar Marovic au poste de Président de la Serbie-et-Monténégro par le Parlement commun.

12 mars. Assassinat du Premier ministre serbe Zoran Djindjic et élection de Zoran Zivkovic à ce poste par le Parlement serbe le 18 mars.

31 mars. L’opération militaire Concordia de l’Union européenne en Macédoine remplace l’opération Allied Harmony de l’OTAN.

3 avril. La Communauté d'Etats Serbie-et-Monténégro est admise au Conseil de l'Europe.

11 mai. Election de Filip Vujanovic au poste du Président du Monténégro, après l'échec de l'élection présidentielle en décembre 2002 pour cause de participation inférieure à 50%.

10 septembre. Au cœur de la première visite à Belgrade d’un président croate depuis l’indépendance, ont été les gestes de réconciliation échangés par Stipe Mesic, président de la Croatie, et Svetozar Marovic, président de la Serbie-et-Monténégro. Insistant sur la responsabilité individuelle, les deux chefs d’Etat se sont excusés pour les torts, iniquités et souffrances que leurs citoyens se sont mutuellement infligés.

7 octobre. Sur la base des engagements pris lors du sommet UE-Balkans occidentaux qui s'est tenu à Thessalonique le 21 juin 2003, l'Union européenne et la Serbie-et-Monténégro conviennent d'établir un dialogue politique régulier, qui accompagnera leur rapprochement, appuiera les changements politiques et économiques en cours en Serbie-et-Monténégro et contribuera à établir de nouvelles formes de coopération, en tenant compte en particulier de la qualité de candidat potentiel à l'adhésion à l'UE de la Serbie-et-Monténégro.

14 octobre. Les autorités de Belgrade et celles de Pristina ouvrent des négociations à Vienne sous les auspices de Harri Holkeri, chef de la Mission intérimaire des Nations unies au Kosovo. Il s'agit des premiers pourparlers officiels depuis la fin de la guerre au Kosovo en juin 1999. Belgrade est représenté par Svetozar Marovic, Président de la Serbie-et-Monténégro, et Zoran Zivkovic, Premier ministre serbe ; la délégation kosovare comprend Nexhat Daci, Président du parlement de la province et le Président Ibrahim Rugova qui dirige le LDK, le parti politique le plus important de la province. Traitant des dossiers techniques (plaques d'immatriculation, cartes d'identité, permis de conduire, retour des réfugiés, transports...), les pourparlers n'aborderont pas la question du statut final du Kosovo.

13 novembre. Lors d'une visite à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine, le Président de la Serbie-et-Monténégro, Svetozar Marovic, présente des excuses pour "le mal" commis lors de la guerre en Bosnie (1992-1995) qui fit plus de 200 000 morts.

16 novembre. L'élection présidentielle en Serbie échoue en raison d'un taux de participation inférieur aux 50% de l'électorat requis par la loi. Il s'agit d'un quatrième échec en treize mois. Seuls 38,7 % des électeurs ont voté, infligeant une "punition" à la coalition du DOS et au gouvernement de Zoran Zivkovic dont le candidat, Dragoljub Micunovic, ne recueille que 35,3% des suffrages. Tomislav Nikolic, candidat du parti radical (SRS) ultra-nationaliste, arrive en tête avec 46,2% des suffrages exprimés.

28 décembre. A l'occasion des élections législatives serbes, les ultranationalistes du Parti radical (SRS) de Vojislav Seselj arrivent en tête avec 27,7% des voix, soit 82 sièges sur les 250 que compte le Parlement. Le Parti démocratique de Serbie (DSS) de Vojislav Kostunica, le Parti démocratique (DS) du premier ministre assassiné Zoran Djindjic, et le G17+ de Miroljub Labus totalisent 42,3% des suffrages exprimés, soit 124 sièges. Deux autres formations, la coalition Mouvement serbe du renouveau (SPO)-Nouvelle Serbie (NS) et le Parti socialiste (SPS) de Slobodan Milosevic franchissent le seuil des 5% pour entrer au Parlement, avec chacun 7,5 % des suffrages exprimés. Fait marquant, le scrutin consacre deux hommes, Slobodan Milosevic et Vojislav Seselj, inculpés pour crimes de guerre et incarcérés à la prison du Tribunal pénal international de La Haye, au rang de députés. Par ailleurs, les partis régionaux et les représentants des minorités nationales sont évincés de la représentation nationale, la coalition Ensemble pour la tolérance n'ayant pas passé le seuil de 5% des voix.

2004

22 mars. La Macédoine dépose une demande d’adhésion à l’Union européenne.

29 mars. La Bulgarie, la Roumanie et la Slovénie adhèrent à l’OTAN.

17-18 mars. Violences entre majorité serbe et minorité albanaise au Kosovo qui font 19 morts et provoquent la fuite de plus de 4 000 Serbes.

1er mai. La Slovénie rejoint l’Union européenne à l’occasion de son cinquième élargissement, qui concerne également neuf autres États.

27 juin. Au second tour de l'élection présidentielle en Serbie, le candidat démocrate Boris Tadic est finalement élu (53,2 % des voix), face à l'ultranationaliste Tomislas Nikolic (45,5 %). Ce résultat, qui n'était pas acquis d'avance, porte à la tête de la Serbie son premier président non-communiste. Cette élection avait dû être précédée d'une réforme du Code électoral, qui imposait jusqu'alors un taux de participation supérieur à 50%.

2 décembre. L’EUFOR (Force de l’Union européenne en Bosnie-Herzégovine), dans le cadre de l’opération militaire Althea, prend officiellement le relais de la SFOR.

2005

CentralBalkans

3 octobre. Ouverture des négociations d’adhésion de la Croatie à l’Union européenne.

10 octobre. Ouverture des négociations avec l’Etat commun Serbie-et-Monténégro en vue d’un accord de stabilisation et d’association (ASA).

25 novembre. Ouverture des négociations d’adhésion en vue d’un ASA avec la Bosnie-Herzégovine.

17 décembre. Le Conseil européen accorde le statut de « pays candidat » à la Macédoine.

2006

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Les réfugié de l'ex-Yougoslavie (1991 - 2006)

3 mai. L'Union européenne suspend ses négociations avec la Serbie-Monténégro en vue d'un ASA, sanctionnant ainsi la coopération insuffisante de ce pays avec le TPIY.

21 mai. Le Monténégro a organisé un référendum sur son indépendance : 55,5 % des 484 718 électeurs ont dit "oui", le taux de participation étant de 85 %. Le vote peut être validé, puisque le seuil des 55 % de "oui" exigé pour éviter les contestations est atteint, de même que les 50 % minimum de votants. Il semble que le vote des minorités, notamment des Albanais, ait largement contribué à ce résultat.

22 mai. L’Albanie signe un ASA avec l’UE.

3 juin. Proclamation officielle de l'indépendance du Monténégro par le Parlement. Le 12 juin, l'Union européenne reconnaît l’État du Monténégro.

2007

1er janvier. Adhésion à l’Union européenne de la Roumanie et de la Bulgarie, terminant le cinquième élargissement de l’UE.
Entrée en vigueur de l’instrument d’aide de préadhésion (IPA) qui rassemble en un seul outil ciblé tous les mécanismes de soutien à la préadhésion, pour les années 2007-2013.

10 et 11 mai. Lors du 10e sommet du processus de coopération en Europe du Sud-Est (SEECP) réunissant les dirigeants des dix pays membres (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Grèce, Macédoine, Moldavie, Roumanie, Serbie et Turquie), les participants approuvent la mise en place d'une nouvelle structure, le Conseil de coopération régionale, organisme dont le siège sera à Sarajevo et qui doit remplacer en février 2008 le Pacte de stabilité pour l'Europe du Sud-Est, créé en 1999.

13 juin. Reprise des négociations entre l'UE et la Serbie en vue de la signature d'un ASA.

18 septembre. Signature d'accords sur le régime des visas et la réadmission entre l'UE et l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine, le Monténégro et la Serbie.

15 octobre. L'UE et le Monténégro signent un ASA. Dans l'attente de la ratification, un accord économique intérimaire entrera en vigueur au 1er janvier 2008.

4 décembre. L'UE et la Bosnie-Herzégovine et l'Union européenne paraphent un ASA. Dernier Etat des Balkans à conclure un tel accord, la Bosnie s’engage à prendre des mesures concrètes pour mettre en œuvre les réformes politiques et économiques exigées par l’Union européenne. Le 3 décembre, le gouvernement avait décidé d’un plan de réforme prévoyant la fusion des forces de police entre les deux entités qui composent le pays (Fédération de Bosnie-Herzégovine et République serbe).

2008

1er janvier. La Slovénie prend la présidence pour 6 mois de l’Union européenne, pour la première fois depuis son adhésion en mai 2004. Elle place la "vocation européenne des Balkans occidentaux" au cœur de son mandat. Son passé yougoslave et ses bonnes relations avec Belgrade lui donnent des atouts dans les dossiers régionaux, notamment celui du Kosovo qui envisage de proclamer son indépendance à l’égard de la Serbie au printemps 2008.

17 février. Proclamation de l'indépendance du Kosovo. Le Parlement du Kosovo, réuni en session plénière extraordinaire à Pristina approuve par acclamation l'indépendance de la province du sud de la Serbie à majorité albanaise. "A partir de maintenant, le Kosovo a changé de position politique. Nous sommes désormais un Etat indépendant, libre et souverain", déclare le président du Parlement, Jakup Krasniqi, après le vote de la déclaration d'indépendance lue par le Premier ministre kosovar Hashim Thaçi. Cette indépendance, qui sera sous supervision internationale, est reconnue par les Etats-Unis et plusieurs grands pays de l'Union européenne. Mais Belgrade, soutenu par Moscou, et les Serbes du Kosovo (un peu moins de 10% de la population) sont hostiles à l'indépendance. La Serbie considère la proclamation d'indépendance comme "illégale" et prévient qu'elle s'y opposera "par toutes les mesures diplomatiques, politiques et économiques". L'Union européenne, elle, est divisée sur l'indépendance, mais décide, sans l'aval de l'ONU, de déployer au Kosovo une mission de quelque 2 000 policiers et juristes, dénommée Eulex, pour "accompagner" les débuts de l'indépendance du Kosovo. Cette mission doit, lors d'une période de transition de 120 jours, prendre la relève de la Minuk, qui administre la province depuis la fin de la guerre (1998-1999).

Source : Le Monde Diplomatique


Le Dessous des Cartes - L'orthodoxie et la géopolitique dans les Balkans (2000, 8:59)



Le Dessous des Cartes - L'ex-Yougoslavie : les fractures historiques (5:12)



Le Dessous des Cartes - Le Kosovo (2006, 11:04)


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